L’utilité du meuble

Autrefois chaque meuble était conçu en fonction de l’époque et pour une fonction particulière (panière, confiturier, vaisselier,…). Plus cette conception était limitée, plus l’objet paraissait apprécié. Plus l’apparence définissait une époque, plus il était convoité. Au fil des influences les plus diverses (voyages, histoire, culture,…), progressivement le mobilier évolue vers une certaine polyvalence et un mélange des styles. Le tarabiscoté a fait place au dépouillement, à la sobriété. Le meuble s’intègre dans notre espace dans un but pratique et il doit s’adapter à une multitude d’ambiance. Nous n’avons plus peur du vide, nous ne meublons plus pour meubler, le fonctionnel l’emporte souvent, hélas, sur le décoratif en un minimum d’espace si possible. Par contre le choix de mobilier augmente et permet toutes les fantaisies, ose toutes les couleurs, s’adapte à tous les emplacements et à toutes les lumières.

Des meubles à contre emploi.

Le gain de place reste la préoccupation majeure de l’ameublement. Nous allons de ce fait vers des décors plus épuré qui simplifient l’entretien des lieux, camouflent les objets trop envahissants de la vie quotidienne et luttent inexorablement contre le désordre. Face à ce climat général que nous qualifierons de propret, l’astuce décorative consiste à trancher dans ces espaces avec par ci par là une pièce de mobilier décalé ou plutôt d’un autre âge qui sera mis en valeur immédiatement. Quelques ustensiles qui ont fait leur temps et qui trouveront une nouvelle vie grâce à leur inutilité évidente. Nous revenons progressivement à un désordre discret, organisé et nous réutilisons les meubles d’antan à contre emploi, nous les teintons différemment quitte à faire injure à leur style ou à leur époque. En deux mots nous faisons preuve d’imagination pour créer un espace unique, différent de celui du voisin, au profit d’une diversité décorative qui n’a jamais été aussi variée et enrichissante.