Meuble provençal: Le pétrin et le blutoir.

Les arts du meuble provençal

Le plus souvent placé en dessous de la panetière, le pétrin est le compagnon inséparable. Tous deux sont dédiés au pain, aliment symbolique par excellence, et constituaient une sorte de sanctuaire familial dans la maison provençale.

Le pétrin




Pétrin sur socle fermé

Un meuble utilitaire

Le pétrin (la maestro, en provençal),  est la marque d’un temps ou le pain était fabriqué à la maison. D’abord en pierre, il est vite devenu un meuble utilitaire, intégré au riche mobilier de la maison. Quelques-uns sont dissimulés dans des sortes de buffets à deux vantaux qui camouflent la cuve. En Haute-Provence, dans le Var ou en pays d’Aix, la cuve trapézoïdale est posée sur un socle fermé muni de deux portes servant de placard. En pays d’Arles et dans la vallée du Rhône, la cuve montée sur pieds est devenue une pièce d’ameublement ornementale, assortie à la panetière.




Pétrin

Un meuble décoratif

Le pétrin du pays d’Arles a gardé sa simple cuve taillée dans du beau noyer blond  et ondé, du pin, ou même de l’aube (peuplier blanc). Il est fermé d’un couvercle amovible. Cet ensemble n’a aucun décor particulier, les volumes et la patine du bois rendant le meuble harmonieux. Les pieds sont très légers tandis que les traverses, en dessous de la cuve et dans les soubassements des piétements, reçoivent une fine décoration sculptée, dans le style de Fourques ou d’Arles.



Blutoir ou Tamisou

Un autre meuble du pain et la trilogie sera respectée: le Blutoir ou Tamisadou

Ce meuble servait à tamiser le blé moulu pour séparer le son de la farine. Il s’agissait à l’origine d’une sorte de cylindre en bois garni d’étamine servant de tamis, que l’on tournait à l’aide d’une manivelle. Si les premiers tamisadou étaient placés dans des grands coffres entreposés au grenier, d’autres, fabriqués à partir du XVIIIe siècle, ont pris la forme d’élégantes crédences, auxquelles ils ressemblent beaucoup  (je vous parlerais de la crédence lors d’un prochain post). On les reconnait grâce à la présence d’aménagements latéraux particuliers. Une porte à glissière permettait d’y recueillir le produit du blutage; sur le côté opposé se trouvait la manivelle. Le plus souvent, cet équipement et le cylindre intérieur ont été supprimés pour transformer les blutoirs en buffets.




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