Déroulées comme des rubans de soie verte, les restanques découpent le paysage à l’horizontale à l’ombres des oliviers. Les oliviers taillés spécialement pour libérer un axe vers le ciel, consentent à se laisser envahir par des rosiers anciens.
Les restanques
En Provence, les « restanques » sculptent en terrasses magnifiquement étagées le terrain qui encadre la propriété. Chaque dénivellation, appelée restanque, planche ou bancaou en provençal, représentent des milliers d’heures de travail éreintant pour arracher quelques arpents de terre cultivable à le nature, dominée par la roche qui affleure. Depuis l’époque romaine, les paysans ont soigneusement cassé et trié les pierres, puis ils ont dégagé de longues bandes de terre où ils sèment des légumes, plantent des vignes et des oliviers selon la région et son microclimat. Récupérées grâce à ce dur labeur de tri, les pierres servent à élever des murets. Construits sans ciment ni liant, avec un savoir-faire et une maîtrise étonnants, ces murets permettent aussi de retenir la terre que pourraient entraîner de fortes pluies.
Un sol bien drainé
Les restanques sont idéales pour les plantes exigeant un sol bien drainé car l’eau peut circuler librement entre les pierres. A l’arrière-plant, arbres et arbustes, à la recherche de l’humidité et de la fraîcheur, étendent leurs racines sous les pierres de la terrasse supérieure. Un type de culture monopolise généralement les restanques de chaque région. Aux environ de Grasse, ce sont les fleurs; dans le Lubéron, dans le Pays d’Aix et dans le Var, ce sont les vignes; ailleurs Sa Majesté l’olivier règne en maître sur les collines soigneusement découpées.
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